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LGUYHAUTEVILLE01
28 septembre 2014

Crash d'un équipage anglo-canadien le 5 février 1944 à Hauteville

EQUIPAGE ANGLO-CANADIEN de la RAF.

Une opération de parachutage qui tourne mal!

 

Soixante dixième anniversaire du crash de l’avion dans le bois de Valorse.

                                               5 février 1944 – février 2014 :

 

Le crash de La Praille.

« La Praille, haut lieu du ski régional est une oasis de calme et de sérénité à la belle saison, tout pour faire oublier la tragédie survenue à quelques centaines de mètres, au Cros Bergerot, une certaine nuit de février 1944.

Nous étions au début du mois, un hiver bien clément qui convenait à tous.

Depuis la fin 1943, les maquis sous la houlette de chefs connus par des pseudonymes s’installaient dans toute la région montagneuse : Résinand, la ferme du Fort à Brénod, Pré Carré, les plans d’Hotonnes etc.

Nous nous étions habitués à voir passer en fin de journée des vagues de bombardiers et d’entendre leurs vrombissements sourds ; on apprit plus tard qu’il s’agissait du pilonnage de Turin, important centre industriel.

En février à Ruffieu, au cours d’une rencontre fortuite, un groupe de maquisards venus de Pré carré se trouve nez à nez avec trois camions de soldats allemands. »

 

La région est envahie par la Wehrmacht, une « autre » guerre allait commencer.

 

Un problème se posa très vite : le manque d’armement  pour la dotation des maquis.

 Seuls les parachutages venus de Grande Bretagne pouvaient procurer ce précieux et nécessaire armement.

 

Il faudra attendre le début de l’année 1944 pour que la Royal Air Force largue les premiers containers d’armes.

Le déroulement de ces largages de matériel était établi conformément à une directive du premier septembre 1943 émanant du commandement national des maquis de Londres.

 

Les acheminements de matériels étaient assurés par des bombardiers Stirling . Chaque avion possédait un équipage de 7  personnes, il emportait 8 à 15 containers de 150 kilos.

En Valromey la première opération eut lieu le 7 janvier 1944 sur le terrain de la combe du cimetière aux moines, premier site d’implantation de la chartreuse d’Arvières. Trois tonnes de matériel furent parachutées ce jour-là.

 

Un second largage se déroula quelques jours plus tard.

 

 Dans la nuit du 4 au 5 février, alors que les troupes allemandes préparaient une offensive contre le maquis, trois Short Stirling partis de la base de Tarrant-Rushton étaient annoncés.

Au départ, les conditions de vol étaient bonnes, après avoir passé le couloir de la Saône, ils arrivèrent sur le plateau dans une véritable tempête de neige avec un plafond très bas et aucune visibilité.

Un des appareils qui devait larguer ses containers à Résinand, les lâcha sur Evosges, deux autres rentrèrent à la base, le quatrième chercha en vain entre le plateau et le Valromey les feux de signalisation du parachutage.

L’appareil tourna et repassa plusieurs fois au dessus de Champdor volant très bas, deux témoins rentrant tard dans la nuit perçurent un bref éclair et  entendirent un grand bruit.

Au matin, les allemands étaient partout, les villages furent encerclés et les hommes rassemblés.

 La neige ce jour là ne fut pas notre alliée.

En plus des armes, la présence sur les lieux où devait se faire le parachutage de l’agent interallié Xavier et du lieutenant Chabot laisse à penser qu’ils étaient là pour réceptionner un nouvel agent britannique pour seconder Xavier.

A ce sujet l’armée anglaise est aussi discrète que l’armée Française dans sa réponse.

Le terrain d’Arvières était recouvert d’une couche de 60 centimètres de neige.

Les feux réglementaires furent allumés non sans mal. La visibilité était très mauvaise, les lampes rouges et blanches percèrent difficilement les flocons.  Le largage s’avéra  impossible, les avions retournèrent à leur base.

L’un d’entre eux  perdit son cap : il s’agit du Short Stirling MK 3 codé ZO-N, serial EJ-110 appartenant au 196th squadron de la RAF, il avait décollé dans la soirée du 4 Février 1944 de la base aérienne de Tarrant Rushton en Angleterre pour une mission de parachutage à la résistance. Il s’écrasera sur notre plateau ce même jour.

Les sept membres d’équipage de cet avion trouveront la mort, ce sont :

P/O Henry  Irving PRYKE pilote

Sergent Robert DOWSER, mécanicien

W/O James DONALDSON, d’origine canadienne, bombardier

Sergent Alfred SPRAY, radio

Sergent Kenneth A. GLEW, mitrailleur

Sergent Dennis T. VINCE, navigateur

Sergent Kenneth T. STAPLE, mitrailleur.

 

Que s’est-il passé ?

Une Erreur de navigation ? Un Altimètre déréglé ? Nul ne le saura jamais.

 

 Il manquera à l’avion une vingtaine de mètres pour franchir la crête de Valorse.

Après avoir écimé les épicéas nombreux dans le secteur, la carlingue du gros quadrimoteur s’est fracassée sur les troncs projetant des débris sur plus d’une centaine de mètres.

Le Stirling s’est « vomi » suivant l’argot de l’aviation française entre la Praille et le haut de Lompnes, à la limite du Cros Bergerot et du bois de Valorse. Avec 70 centimètres de neige, aucun témoin n’a survécu. L’un des hommes a cependant essayé de rejoindre un village. La jambe brisée, il s’était traîné dans la neige à la recherche de secours, il est mort de froid et d’épuisement. . Au printemps, son corps sera découvert par Louis Vuaillat sur les pentes de la montagne au dessus de Champdor.

 

Au début du mois d’avril, l’épave est découverte par Gustave Hugon et Paul Blanc.

La gendarmerie est alertée, l’un des gendarmes acquis certainement à la résistance, avertit le maquis qui arriva le premier sur les lieux, prenant possession de l’armement récupérable : des mitraillettes Sten, des grenades, un important stock de balles.

 

Les corps des aviateurs, tout au moins les restes retrouvés à demi-brûlés seront plus tard descendus sur Hauteville et inhumés.

 

 En 1946, une stèle commémorative fut installée sur les lieux mêmes du crash.

 

 

Momument 80514

 

 

  • Stèle à Hauteville-Lompnes en mémoire des 7 membres de l'équipage du SHORT STIRLING EJ110 code ZO-N du 196 Squadron de la Royal Air Force disparu dans la nuit du 4 au 5 février 1944 lors d'une mission de ravitaillement du Maquis.

 Quelques années après la guerre, les corps furent symboliquement exhumés et remis aux autorités anglaises pour être transférés au cimetière de La Doua à Villeurbanne.

 

Témoignages :

Dans la nuit du 4 au 5 février 1944, je suis allé diriger une opération au dessus d’Artemare, sur le plateau, dans la neige jusqu'a mi-cuisses, à attendre 3 avions pour un parachutage. Avec l'aide de notre appareil de radioguidage les avions sont venus tourner au-dessus de nous. Mais il y avait une tempête de neige épouvantable et malgré les grands feux que nous avions allumés dans la forêt, ils n’ont rien vu. Ils sont repartis... Londres nous a appris par la suite que 1'un d'eux avait parachuté dans 1'Yonne sans que l'on puisse savoir qui avait pu récupérer le matériel. Le troisième s'est écrasé dans la montagne au dessus d'Hauteville. L'équipage était canadien. Une stèle en pleine forêt rappelle cet événement dramatique.

. Conférence de Jean Triomphe en 1999, pour l’association Résistance du Lycée Lalande

Nous nous souvenons!

Cérémonie sur les lieux du drame.

P1020687

Edition d'un foulard commémoratif:

un foulard commémoratif  représentant le carré de soie retrouvé sur le corps de l’un d’entre eux a été reproduit ; ces foulards qui leur permettaient de se repérer sur le territoire français en cas de désastre.

 

Pa foulard souvenir

Cette « étoffe des héros » est un signe de reconnaissance que nous devons à cette jeunesse.

Elle intéressera non seulement, la Grande Bretagne, le Canada,  mais aussi tout un chacun qui voudra pour lui-même ou sa descendance garder par devers soi ce morceau d’histoire que nous commémorons cette année.

Nous pensons qu'il existe encore des membres de la famille des pilotes soit en Angleterre, soit au Canada, puisqu'il y avait eu une rencontre entre des anglais proche des héros et des anciens maquisards de l'Ain pour le cinquantième anniversaire.

La rencontre anglo-française:

Photo2

Un foulard a été adressé au Prince Charles d'Angleterre

Scan0012 (4)

 « Parfois je peux vous oublier, pourquoi ne pas le dire ? Parfois je peux rester plusieurs jours sans avoir une seule pensée pour vous, mais sous cet oubli il y a la connaissance que vous continuez à être »

Henri de Montherlant – le Songe

 

 

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