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LGUYHAUTEVILLE01
30 décembre 2014

PLACE DU 7 SEPTEMBRE 1639

Une révolution tout en douceur.

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Les touristes du plateau sont très étonnés de trouver près de l'église d'Hauteville, une rue du 7 septembre 1639, en voici l'histoire.

Depuis des temps immémoriaux, les forêts de Lompnes et alentours appartenaient aux seigneurs du château, cependant il était d’usage selon les servitudes et coutumes anciennes que les habitants du village se fournissent en bois dans les forêts seigneuriales moyennant l’acquittement des anciens droits .

Or au début du XVIIème siècle, il y avait belle lurette que ces droits étaient oubliés, et les habitants  se servaient sans débourser un seul écu.

Mais en ce temps-là, la forêt devenait de plus en plus intéressante par la diversification des grumes et la toute nouvelle exploitation que l’on en faisait en travaillant le bois pour les charpentes et non plus seulement pour se chauffer.

En 1635,  René Lucinge de la Motte, seigneur des Allymes acheta la seigneurie de Lompnes et décida alors de rétablir les droits anciens, Il y eu des procès notamment auprès de Baillage du Bugey qui n’aboutirent pas devant la détermination des gens du village dont on connaît l’entêtement, le seigneur tenant à vivre en paix avec sa population accepta de transiger.

C’est ainsi que le 7 septembre 1639, à la sortie des vêpres célébrés par messire Claude Cerdon, le seigneur et la population s’assemblèrent dans le cimetière qui entourait alors l’église paroissiale pour discuter et essayer d’aplanir tous les différends qui les séparaient de leur seigneur. 96 chefs de famille étaient représentés, 25 de Lompnes, des GUY,BRUNIER,LURIN,SUBLET,HUGON,DUMAREST,CORBET,SEYTIER,  41 d’Hauteville et de Nantuy, des MEYGRET, CHAPUIS, GARIN, ORSET , BOSONNET, COMBET , MERMET, BERTHET et 30 de Cormaranche, des POCHET, VUILLOD,FALLAVIER, DUFOUR, BRANCHU, TRONCHON, CADET 

Ainsi fut fait, on décida d’arrêter tous les procès en cours.

Le seigneur consentit à ce que les habitants exploitent  de nouveau les forêts, vendent et débitent les ais (planches) et autres ouvrages comme les gerles (cuviers) bennes, barils, tonneaux moyennant tout de même une redevance s’élevant à 4.200 livres payables comme il était de coutume à la saint Martin le 11 novembre alors que tous les fruits de la terre étaient engrangés.

Le seigneur renonçait à la propriété des parties des montagnes communes mais s’en réservait tout de même le droit d’usage comme « premier communier » Les habitants qui n’avaient aucun titre en eurent un à ce moment là,  tout à fait légalement et purent utiliser les bois des forêts.

Voici comment 150 ans avant la grande révolution, sans brûler ni église, ni monastères, nos ancêtres firent en douceur une révolution en se donnant ce jour-là des droits acquis sans violence.

Voila pourquoi à l’endroit même où se sont effectuées les transactions,  l’on a baptisé l’endroit, rue du 7 septembre 1639.

 

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