Hauteville Lompnes et le temps des occasions manquées.
Quand on s’endort en morte saison, c’est le temps des occasions manquées !
Se mettre à l'abri et regarder le temps qui passe
En cinquante ans la situation économique et commerciale de notre plateau s’est considérablement dégradée.
Il suffit de regarder le film réalisé par l’Union Commerciale, et l’on peut mesurer l’ampleur des disparitions des commerces au cours de cette période.
Pourquoi une telle désaffection ? Certes les conditions commerciales ont radicalement changées. Les départs en retraite, ont été de moins en moins remplacés. La grande distribution a pris le pas sur les petits commerces et la notion de service a évolué. Notre paysage commercial s’est transformé et notre monoactivité hospitalière s’est étiolée, le nombre de lits a été laminé durant les dernières décennies. On pouvait penser que l’on avait le temps de voir venir, mais le temps va souvent plus vite que les idées des hommes.
La santé a été durant longtemps le seul support économique de notre station.
Pourtant, à maintes reprises les opportunités de diversification et de développement se sont présentées. Des aubaines que l’on a laissé filer par négligence et parfois par indifférence. Nous allons en citer quelques unes en rappel !
Les propositions n’ont pas manquées ! Et cela depuis fort longtemps. Cela a commencé il y aura bientôt 100 ans
1920 : Un comité américain était venu visiter Hauteville, ayant pris langue avec le docteur Frédéric Dumarest, il s’offrait, d’une part à terminer le chemin de fer Tenay-Hauteville dont la guerre avait suspendu les travaux, et d’autre part, financer la création de nouveaux établissements de cure. Cette offre fut écartée sans examen par la municipalité de l’époque.
Premier Abandon.
1947/1949 Possibilité d’implantation de 2 usines pour confection de chaussettes destinées à l’armée française. Le projet n’a pas été suivi…
Abandon (projet Boccadoro)
1955 – Janvier : Un ordre religieux national veut établir un internat pour des classes secondaires au château de Champdor sous l’appellation « Sainte Marie des neiges » une soixantaine d’internes pourrait être logées. Cette école devait être ouverte aux enfants pour se refaire une santé et continuer leurs études. Cet ordre religieux se proposait d’acheter le château.
Abandon du projet pour des questions de refus d’école confessionnelle !
1968/1971 Possibilité d’implantation d’une fabrication de fenêtres industrielles FIMA créant 300 emplois (projet Mimran).
Qu’en est-il advenu ? Abandon malgré l’enthousiasme de l’initiateur.
Cette même personne avait la volonté affirmée après avoir acheté une propriété au pays, d’installer l’ensemble de son pôle administratif basé à l’époque à Dakar (projet personnel de Mr Mimran) Le manque d’entente des artisans de l’époque a mis fin à ce projet.
Qu’en est-il advenu ? Abandon de l’intéressé avec beaucoup de regret malgré une patience infinie.
Mentionnons que les héritiers Mimran sont actuellement la 42ème fortune nationale.
1969/1970 Possibilité d’implantation d’une clinique de luxe 5 étoiles pour obèses par un investisseur privé. Des rencontres au plus haut niveau étaient engagées auprès des organismes d’état, des banquiers, architectes, l’investissement était estimé à l’époque à 650 millions d’anciens francs, ce qui devait provoquer la manne de 200 millions de salaires…Le projet n’a pas été au bout….la municipalité ayant été frileuse pour accorder sa caution pour les prêts engagés.
Qu’en est –il advenu ? Abandon.
1988/1989 Volonté de redonner un nouveau souffle à notre station, un natif d’Hauteville, propriétaire de 150 lits de soins et architecte de son état proposa démocratiquement sa vision, ses projets. Avec son équipe, il fut désavoué aux élections municipales.
Qu’en est-il advenu ? Abandon, il quitta la place avec ses activités et son réseau.
Pourtant les investisseurs étaient là, mais nous n’avons pas su ou pas voulu donner suite à ces projets.
Au début du vingtième siècle, nos anciens avaient certainement plus d’audace. Sur l’initiative de Frédéric Dumarest qui créa la station climatique, ils avaient accepté la présence de tuberculeux sur le territoire, cela était considéré alors comme la peste, ou maintenant la fièvre Ebola ….. Non seulement, ils ont pris le risque mais ont largement surfé sur la vague de l’évolution du plateau en créant pensions de famille, logements d’habitation pour les accompagnants, commerces, artisanats pour développer l’immobilier.
La coïncidence des événements fait que tous les 20 ans environ, une opportunité nouvelle se présente. Il ne suffit pas d’attendre, mais il faut quelque fois avoir des idées d’avenir à moyen et long terme et partir en quête d’avenir.
Cela pourrait nous consoler des illusions perdues.