Théâtre à Hauteville, toute une histoire
Le théâtre à Hauteville, une vieille histoire.
Al'heure où le festival annuel va commencer, il est bon de rappeler l'histoire du théâtre à Hauteville
Cela avait commencé dans une petite salle paroissiale de 250 places que l’on nommait le « Théâtre de l’Avenir » : tout un programme !
D’aussi loin que remonte nos souvenirs, cela avait commencé vers les années 1920-1930.
Que jouait-on alors nous n’en avons aucune idée, mais cette photo prouve que le théâtre était déjà présent dans la salle paroissiale.
Durant la guerre les enfants étaient employés à jouer des saynètes, ils mimaient les chansons en vogue des « Petits nains dans la montagne »
à « Tout va très bien Madame la Marquise ! » « Le lycée Papillon ». Nous étions en 1943, c’était leur début sur les planches et parfois un début de carrière….
Puis est arrivé un jeune abbé, Henri Orset qui écrivait des pièces musicales « Ils ont tué trois petites filles… » « Fauvette et son saint Innocent ! » Là cela devenait plus sérieux…
La musique écrite par lui-même s’inspirait de Honegger très en vogue à l’époque. L’abbé Orset avait même écrit une pièce « Un homme nommé Judas » qui fut donné à la Radio Diffusion Française comme on l’appelait à l’époque.
Natif de Miribel, il avait gardé des relations avec son pays natal, c’est ainsi qu’il avait invité une troupe semi professionnelle qui avait interprété « Le Soulier de Satin » de Paul Claudel (la pièce dure 11 heures, nous avons eu droit à la version réduite à 2 heures par Alicia Roda) ainsi que le « Faust » de Goethe. Puis vint la troupe d’Ambérieu avec « l’Arlésienne » d’Alphonse Daudet, musique de scène Bizet évidemment, « Le chandelier » et « Un caprice »de Musset entre autres.
En Avril 1951, une équipe paroissiale monte « Ces dames aux chapeaux Verts » de Germaine Acremant qui connu un véritable succès.
Mais il faudra attendre 1956, pour qu’une véritable petite troupe locale appelée « Le Théâtre de l’Avenir » prenne son essor.
C’était du théâtre dit à l’Italienne, avec toiles de fond et décors peints.
La première pièce jouée fut « A la monnaie du pape » de Louis Velle, Prix Tristan Bernard et Oscar du Théâtre en 1956.
Chaque année une production était offerte aux Hautevillois, c’est ainsi que furent interprétées les pièces suivantes : « Misère et Noblesse » de Scarpata, « l’équipage au complet »de Robert Mallet « Hibernatus » de Jean Bernard Luc,
et enfin « Témoin à charge » d’Agatha Christie.
En ce qui concerne « Misère et Noblesse » jouée en 1956, les droits n’étaient pas libres, puisque Jacques Fabbri créait la même année cette pièce au théâtre de la Madeleine à Paris. Il fallait avoir la permission de la monter en province. Gabriel Jabbour, ancien de l’Orsac, jouait le rôle de Don Pasquale dans la production parisienne. C’est ainsi que Jacques Hanotte qui connaissait ce comédien pour l’avoir rencontré à l’Orsac, prit le train et obtint de Jacques Fabbri la précieuse autorisation.
Dans les mêmes années, la kermesse paroissiale battait son plein, elle était organisée le premier dimanche d’Août, alors que se déroulait à Hauteville, une autre manifestation très fréquentée, le concours de boules annuel. La kermesse était la fête de l’année, elle se déroulait autour de l’église, accueillant toute la journée une foule énorme. Cela se terminait par un feu d’artifice très rare à l’époque et qui attirait beaucoup de monde.
La soirée se terminait par une séance théâtrale pour les uns et pour ceux qui ne goûtait pas trop ce genre de manifestation, ils se rendaient à la cure envahie dans toutes les pièces du rez-de-chaussée, pour déguster la fameuse soupe à l’oignon.
L’âge et les différentes occupations de uns et des autres, l’éloignement d’Hauteville mirent fin à la « Troupe de l’Avenir » vers les années 1970.
Les photos agrémentant cet article permettra à beaucoup de personnes de se reconnaître, hélas ! Il y a déjà beaucoup de disparus mais nous gardons d’eux, sur les planches à ce moment un joyeux souvenir.
Mais croyez-moi, cette période a laissé des souvenirs, et il n’est pas rare encore maintenant, que l’on vous rappelle tous les souvenirs afférents à cette époque.
Nous souhaitons aux différentes équipes qui ont animé les festivals d’Eté, « Théâtre sur un plateau » devenu cette année « Théâtre d’Hauteville » de laisser pour les générations futures une masse de bons souvenirs dont quelqu’un assurera la chronique de ces années riches pour le Théâtre dans une cinquantaine d’années.
En tous cas, je ne serai plus là pour le faire !