Alwyne Camble à Brénod
Le moulin de la Scie à Brénod.
Quand Alwyne camble vivait sur le plateau d’Hauteville-Brénod !
En Août 1957, un parisien débarque sur le plateau, Ayant été invité par des amis qui possédaient une propriété dans la région, il avait été aussitôt séduit par la beauté des sites, il décida sur le champ d’y acheter une maison. Après maintes recherches, on lui présente un vieux moulin désaffecté à Brénod, ce fut littéralement le coup de foudre et il en fit l’acquisition. Ce vieux moulin avait pour nom La scie.
Alors commence la chasse à la poussière, aux araignées et autres bestioles indésirables, puis vint la phase de l’aménagement en habitation avec un respect total de l’âme de ces lieux. Alwyne s’est contenté de changer l’orthographe de La scie en Lassie, vous savez cette célèbre chienne qui fit un succès mémorable dans des films hollywoodiens.
A Paris, Alwyne Camble était metteur en scène, décorateur et costumier de ballets, de films et de théâtre.
Dessinateur né, il entre chez Paul Colin le célèbre affichiste publicitaire qui repère son talent et l’oriente vers le théâtre. En 1944, il crée les décors du « Songe d’une nuit d’été » et des « Hauts de Hurlevent » pour le théâtre Hébertot. C’est l’époque où il connut des seconds rôles qui devinrent par la suite de grandes vedettes : Maryse Mourer qui devint Martine Carol, Dany Robin qui débutait étaient habillées par lui dans leurs films.
Elles l’ont encouragé à en faire de même à la ville, et c’est ainsi que pendant deux ans il fonda une maison de couture où il eut de nombreuses clientes parmi lesquelles Joan Bennett, Maria Montez, Suzy Delair, Sophie Desmarets. Le Milwaukee Journal le traitait de "nouveau Dior" . Cette activité est trop prenante et il tient à se consacrer à l’essentiel de son art : ballets, films et théâtre.
En 1945, il signe l’affiche des parfums René Garaud.
Il fait tout à la fois la mise en scène, les décors les costumes, les éclairages ;
Il crée « Idylle » son premier ballet passé au répertoire de l’Opéra Garnier, et dansé à Amsterdam avec notamment Georges Skibine. «Le Prince du désert » « Le mal du siècle » pour les ballets du Marquis de Cuevas fort célèbre à l’époque. Il fait les maquettes des décors, costumes pour « l’Ile cruelle » crée à Paris par Colette Marchand, avec comme danseur Christian Faye premier danseur étoile à l’Opéra Comique ainsi que Marina de Berg.
Au cinéma il crée les Costumes du « chanteur de Mexico » « des héros sont fatigués »,pour Yves Montand et Maria Félix « Les Lavandières du Portugal », « La châtelaine du Liban » et « Casque blanc »
Habitué aux grands voyages, à Edimbourg, en Espagne avec Anne Vernon et Raymond Pellegrin, en Italie à Rome. Il trouve à Brénod une aire de repos bienfaisante.
Il dessine même une robe de cocktail pour un lieu "So chic" qui s'appelait le puits d'amour et qui était tenu par Mademoiselle Lepape, toute la gentry hautevilloise finissait le dimanche soir dans les salons du premier étage.
Le "Puits d' Amour" a perdu sa splendeur d'antan.
A Brénod,« En plus d’un paysage magnifique, j’ai trouvé le calme et une atmosphère propice à mon travail, aussi je compte rester là non seulement l’été, mais encore tout l’hiver afin d’achever la mise au point des projets qui me tiennent à cœur » disait –il.
De Brénod, il prépare traduit une pièce d’Oscar Wilde « La duchesse de Padoue » pour la compagnie Georges Vitaly, pour lequel il avait déjà travaillé pour le théâtre du Grand Guignol où jouait notamment Robert Hossein.
Il écrivit un opéra « La reine et le héros » en collaboration avec Maurice Jarre qui écrivait à l’époque les musiques de scène de Jean Vilar au TNP. Il est à l’époque en contact avec Ludmilla Tchérina pour un nouveau ballet.
En 1959, il participe à la création à Londres du « mal du siècle » avec Rosella Hightower….
Confortablement installé dans son traîneau transformé en divan haut sur pied, avec son chien Biely, il peut contempler à loisir le magnifique paysage du Monthoux et la superbe nature environnante qui le rend serein et tellement créateur.
La base du traîneau canapé existe encore...
Le Monthoux à Brénod.
Un de ces projets était de créer un film « Les nuits d’Artemare » avec Madeleine Sologne la célèbre star de « l’Eternel Retour ». A notre connaissance, ce projet n’a jamais abouti.
Il voulait faire connaître sur les écrans du monde, notre pays du Bugey, dont il était tombé follement amoureux.
Un jour Alwyne a quitté Brénod, pourquoi ? Nous l’ignorons et nous avons perdu sa trace.
Nous serions heureux de connaître son parcours après son départ de Brénod.