Etre chrétien en terre d'Islam.
Etre chrétien en terre d’Islam!
Etre chrétien en terre d’Islam semble être de plus en plus difficile : procès de musulmane convertie, expulsion de religieux, arrestation arbitraire, il ne se passe pas de jour sans que de nouveaux faits "antireligion chrétienne" ne défrayent les chroniques.
Ce n’est pas nouveau, chacun se souviendra avec émotion du massacre des moines de Tibhirine, où de l’assassinat de l’évêque d’Oran, mais à l’époque on parlait de meurtres perpétrés par les islamistes.
Il s'agit de Christian de Chergé, moine de tibhirine
La nouveauté, c’est que les problèmes que connaissent les chrétiens en pays d’Islam soient aujourd’hui le fait du prince, à savoir le fait de quelques représentants des pouvoirs gouvernementaux et judiciaires.
Fort heureusement, la population musulmane dans son ensemble est fort éloignée de ces tracasseries et les religieux en place sont encore bien considérés par le peuple.
Il semble que tout ait commencé au moment où sous prétexte d’arabisation, certains états ont demandé à l’Arabie Saoudite, des imams pour enseigner aux religieux musulmans la manière d’arabiser le monde estudiantin et autres intellectuels.
Evidemment, ces hommes venant d’un pays où la construction d’églises est complètement interdite, la situation ne pouvait que se dégrader.
Imaginons ce qui se serait passé si nous avions prohibé sur notre territoire dont les racines chrétiennes remontent au temps les plus anciens, la construction de mosquées. Nous aurions été certainement voués aux gémonies !
Nous voudrions ici évoquer un homme de l’Islam qui est révéré par l’ensemble des populations du Maghreb à savoir l’Emir Abd El Kader. Il n’est pas de ville d’Afrique du Nord qui ne possède un monument, une place, une avenue qui porte ce nom prestigieux.
L'émir Abd el-Kader
Et bien cet homme éminent qui fut chef de guerre au moment de la conquête algérienne fut pour notre nation un ennemi remarquable. Très bon stratège il réussit à fédérer les populations pour repousser les armées françaises à Macta.
Ce n’était certes pas un enfant de chœur ! La violence se trouvait sur les deux fronts. Ce qui rappelait la pensée de Diderot : « Il n’y a pas un musulman qui n’imaginait faire une action agréable à Dieu, et au Saint Prophète, en exterminant tous les chrétiens qui de leur côté ne sont guère plus tolérants ! »
Cependant sa smala fut défaite et Abd El Kader devint un prisonnier honoré ; il fut détenu en France notamment à Pau et Amboise avec les égards dus à ses qualités de chef. Napoléon III le fit libérer et il termina ses jours à Damas.
Cimetière de la famille d'Abd el-Kader dans le parc du château d'Amboise;
Là, les Druzes menaçaient dangereusement la communauté chrétienne de Syrie, Abd El Kader s’érigea en protecteur des chrétiens et en sauva plus de 1500 du massacre, ce qui eu pour effet de le faire apprécier des peuples occidentaux. Il reçut la grande croix de la légion d’honneur et fut décoré par le pape.
Il fut invité à toutes les expositions universelles de l’époque, on le vit même à Fourvière où dans ces cahiers, il note une admiration pour la foi des Lyonnais. Luttant chaque jour contre l’intolérance, il mourut en homme particulièrement respecté par le monde occidental.
Il est vrai que lui même respectait tous les croyants, qu’ils soient chrétiens ou juifs, ils étaient tous fils d’Allah le Miséricordieux, ou de Yahvé ou de Dieu. La tolérance en manière de religion était un des buts de sa vie.
Les pouvoirs en place devraient bien s’inspirer de l’esprit fondateur de bien des pays. Il est bon de respecter les hommes qui ont fait les nations, mais on ne peut pas prendre de ces hommes ce qui nous arrange et rejeter ce qui nous gêne.
En 2015, la tolérance devrait devenir un Maître Mot.