D'Hauteville à La Ferté Loupière, un voyage au 19 ème siècle
L’extravagant voyage de François Joseph Guy La Violette à la Ferté Loupière.
Il était né le 8/5/1812, il ne savait pas qu’un jour ce serait l’anniversaire de la fin de la guerre 1939-1945, mais il y avait déjà en lui un esprit de liberté.
Ses parents étaient morts du typhus. A 17/18 ans, enfant mineur, il dû prendre en main sa destinée.
Il habitait dans la rue des violettes d’où les Guy tenaient leur nom, c’était un menuisier charpentier épris de liberté.
sous le château d'Angeville, la maison des Guy La Violette, restaurée par Alain Charvolin
Il entama dès sa prime jeunesse, un tour de France qui le conduisit de Lompnes, son village natal sur les routes de nos provinces. La traition orale de la famille disait qu'il faisait son tour de France comme les Compagnons, mais nous n'en avons pas la preuve. Que cherchait-il ? Du travail, de l’aventure, des petits travaux paysans pour assurer son quotidien ?
Mais il s’avère qu’il atteignit dans sa pérégrination, un village de Bourgogne appelé La Ferté Loupière.
J’ai refait cette année le pèlerinage au pays de mon ancêtre, joli petit bourg de Bourgogne, avec en son centre une petite église étonnante et bien entretenue par une amicale locale qui en est très fière.
Etait-il passé par Cluny qui n’a pas manqué de l’intéresser,
L'abbaye de Cluny
Paray le Monial, je ne le saurai jamais.
Mais il est arrivé dans ce bout du monde pour l’époque qu’était La Ferté Loupière. Je me demande encore comment traversant terres immenses, bois et cheminant sur une route qui n’en finit pas, il a atteint ce petit bourg.
Et là, je vous le donne en mille, il rencontre au bord du chemin, une jeune fille en pleurs.
« Qu’avez-vous Mademoiselle ? »
« Mon père vient de se remarier, et ma marâtre me mène la vie dure, je ne peux rester à la maison ! »
Mon aïeul qui avait le cœur énorme et compatissant, lui dit :
« Si vous voulez, vous partez avec moi et je vous marie ! »
Pas besoin à cette époque de sites de rencontres Internet, pas de Meetic, un simple regard suffisait.
La demoiselle accepta, le mariage eut lieu probablement à La Ferté Loupière. Elle s’appelait Marie Joséphine Colombe Pantaléon, née en 1821, elle était fille de Mathieu Pantaléon, scieur de long et de Marianne Defeu .
Marie Joséphine Colombe Pantaléon dans son grand âge.
Elle avait neuf ans de moins que lui. Ils eurent 5 enfants,
Elmire, qui fut gouvernante de Curé à Echallon, Cédonie Julienne née en 1847 dont la descendance vit encore à Lompnes, Eugène Emery, mort à 9 ans, Joseph Victor mort à un an, et Joseph Eugène mon grand père.
J’ai visité aussi sous le soleil brûlant de Juillet le petit cimetière pour voir si je trouvais des « Pantaléon » : aucune trace, donc pas de lointains cousins à retrouver.
La petite église de la Ferté Loupière avec ses fresques anciennes.
L'histoire des fresques de l'église saint Germain de La ferté Loupière, à voir absolument;
Par les chemins de Bourgogne, de Bresse et du Bugey, ils rentrèrent au pays.
Les « cognots »* acceptèrent volontiers la jeune femme, mais leurs côtés moqueurs la firent appeler « La Bourguignonne ».
Et depuis cette date François Joseph devint pour les pays, Guy Bourguignon !
C’est ainsi que fut attribué à Guy La Violette, le sobriquet de Bourguignon, qui resta collé au nom des Guy jusque dans les années 1964.
Eugène Guy dit Bourguignon, fils de Marie Joséphine Colombe Pantaléon