Le beau concert de Coryphee :

«  Les litanies de la Vierge noire de Rocamadour » de Poulenc, une pièce particulièrement difficile ouvrirent le concert.

Tout commença par un petit filet rafraîchissant plein de douceur , presque timide , s'amplifiant tout à coup pour exploser en une cascade bondissante à faire trembler le chœur même de notre belle église d'Hauteville ... elles étaient bien là les 4 jeunes sopranes de Musicole: Marie et Charlotte les deux filles de Sophie Dumas et Coline et Alexane , dans la fraîcheur de leur 15 ans , surprenantes d'assurance et de grâce !

Le ton était donné ... nous n'allions pas manquer d'être emportés !

Déjà, le programme était prometteur, varié, épatant : des Litanies à la Vierge noire, au Gloria, Miserere, aux Noces de Figaro, Don Juan, à Vénus dans La Belle Hélène s'étonnant des cascades de la vertu ! Ma ché !!!Et cette présence inouïe ...Sophie Dumas Chef de chœur, corps et âme livrée à sa passion, le geste sûr ... langage subtil pour ces voix obéissantes : ses 32 choristes dont 9 messieurs chantant ensemble ou séparément ...

Je me souviens des 7 Ah! du Christo Résurgenti qui me surprirent à jouer des épaules tellement j'étais enthousiaste ! ... mais je n'étais pas la seule, devant moi, un joyeux connaisseur d'opérettes a chanté doucement, sans une seule erreur tout le répertoire de Mozart à Offenbach ! C’était drôle et nostalgique ... ici, dans cette église le voici à l'opéra avec tous ses souvenirs heureux sans doute !

Il restait encore un quart de temps et les surprises s'enchaînaient ! Après le chant bulgare des dames vint le chant corse ... des tribunes, que les messieurs, en toute discrétion, avaient investies ... les voix graves et puissantes vous traversaient l'échine déjà frissonnante !

L'énergie bienfaitrice des vibrations était partout, virevoltante, enveloppante et achevait le vertige !

Inutile de vous raconter l'ovation faite à Sophie Dumas, les applaudissements nourris et le bouquet final !

Sommes-nous vraiment conscients de cette chance d'avoir à notre porte, dans notre petite campagne, un joyau aussi fabuleux ?

Marie Françoise Durozard