De ferme en ferme sur le plateau et la Combe du Val
La jolie chèvre de monsieur Seguin
De ferme en ferme. Les beaux jours des 29 et 30 avril 2017
Quelle belle journée, nous avons vécu : Un soleil radieux qui faisait oublier la neige tombée la veille, une foule familiale, grands parents, parents et petits enfants se pressaient dans les fermes inscrites pour découvrir selon la pub le « meilleur de nos territoires et pour s’émouvoir devant vaches, veaux, chèvres et chevreaux, brebis et agneaux, tout pour apporter un parfum d’enfance aux plus âgés et des peluches vivantes pour les plus petits.
Les images étaient belles, les éleveurs étaient contents et super accueillants mais est-ce que ces journées leur a fait oublier « le cinéma de leurs nuits blanches », c’est à souhaiter, et nous badauds du samedi et du dimanche, avons-nous conscience de la difficulté de ces agriculteurs éleveurs qui nous recevaient ces jours-là avec un si beau sourire. Plus de 1000 personnes en deux jours ont visité nos fermes du plateau et de la Combe du Val.
Comme ce manequin tente de nous le faire savoir, le monde paysan est-il épuisé
Ce sourire nous cachait les difficultés du monde agricole et elles ne sont pas minces.
Selon les derniers chiffres, on constate que le nombre d'agriculteurs chute en France. En cinquante ans, le pays a perdu plus de trois millions d'agriculteurs. Ils étaient quatre millions en 1963 ; ils ne sont plus qu'environ 900.000 aujourd'hui. Ils représentent 3,6% de la population active. Le nombre d'exploitations a suivi la même tendance -quelque 500.000 aujourd'hui, contre près de 2 millions à l'époque-. Tout cela s'accompagne évidemment d'une diminution de moins 20% de la surface agricole française au profit de la ville, des infrastructures et de la forêt. Elle représente toutefois encore aujourd'hui 50% du territoire.
Car si le nombre d'exploitations diminue, leur taille augmente permettant une meilleure productivité. Toujours selon les derniers chiffres, il y avait en France en 2010 près de 20 millions de vaches dans nos pâturages et nos étables.
Annie Blanc et Olivier Brochet, La Ramaz
Philippe Chaminas et Audrey Vieu, la ferme de Philéo à Pouvillieu
Un jeune guide de ferme en ferme
Chaque semaine, la sinistrose s'étend un peu plus dans le monde paysan. 30% des agriculteurs ont des revenus équivalents à 354€ par mois alors que le RSA d’un parent isolé avec l’aide au logement s’élève à 790, 22 € soit deux fois plus….avec combien d’heures de travail par semaine…Rappelons aussi que le smic est à 1480,27€ pour 35 heures hebdomadaires.
35 heures ? On est loin du compte, les compteurs de nos amis explosent chaque semaine, là aussi souvent on double. Et je ne vous dis rien des tracasseries administratives même pour les petites exploitations : comptabilité, tva, impôts divers, contrôle du cheptel, valse des étiquettes dans les oreilles des bovins, caprins, ovins et porcins….contrôle des surfaces exploitées, contrôle sanitaires et des comptes d’exploitation. Mévente des produits ou alors à des tarifs ne correspondant en rien au travail fourni.
Laurent Dupuis à Corcelles commente la visite
Les contrôleurs de l’administration n’ont pas diminués eux. Nous avons relevé dans un journal le texte suivant : « Demain, il y aura 150 000 personnes pour toucher une paye grâce à l’agriculture, et il n'y aura plus que 20 000 agriculteurs, cela ne peut plus durer. Ces institutions para-agricoles sont là comme des sangsues et le monde agricole lui-même en a créés quelques unes. Tous ces organismes nous coûtent de l'argent, il faut qu'ils arrêtent de faire dans la politique. Peut-être qu'il faut revoir certaines choses, mais une chose est sûre, c'est que c'est le consommateur qui décide ou pas d'acheter de la viande s'il a les moyens. Ce qui est déplorable c'est qu'on entende aucun autre discours que celui-là »
« La Depêche », un journal du grand Sud de la France.
Les chevrettes du Vieux Valey Gaec de Lauranne et Damien Vailloud
Un joyeux acceuil à Condamine
Merci à vous amis éleveurs de nous avoir reçu aussi bien, de nous avoir expliqué votre travail avec patience, de nous avoir offert le verre de l’amitié, de nous avoir caché vos difficultés pour faire de ce jour un jour de fête pour petits et grands.
Loïc Caron au gaec de La combe du Val
Nous, nous étions comme dans un rêve, ce qui nous a fait penser à ce que disait la Marquise de Sévigné au 17 ème siècle : « Savez-vous ce que c’est que faner, c’est retourner du foin en batifolant dans la prairie ! » Oui, bien sûr, le théâtre était là, mais avions-nous conscience de l’envers du décor ?