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LGUYHAUTEVILLE01
8 mars 2018

Les fromageries qu'on appelait autrefois fruitières

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Les fruitières de notre pays.

Nées au XIIIème siècle dans des villages du Jura, les fruitières se développèrent surtout à partir du XVIIIème siècle.

 

Dans les Misérables de Victor Hugo :

" Ils ont dans le pays de Pontarlier où vous allez, M. Valjean, une industrie toute patriarcale et toute charmante, ma sœur. Ce sont leurs fromageries qu'ils appellent fruitières''.

Nous en étions encore au moyen âge quand un Cambot Prosper Guillot, prêtre à Meyrin, intéressé par les pratiques de la Suisse et du Haut Jura finit par convaincre ses compatriotes et en 1820 la première fruitière s’implanta à Champdor au rez de chaussée de la mairie. En effet, les premiers fromagers étaient Fribourgeois, Franc Comtois ou Haut Savoyard.

Déjà dans un hameau voisin trois ou quatre fermiers s’étaient groupés et avaient contacté une fromagère venant du Valromey, nous avons retrouvé son contrat d’embauche qu’elle avait signé d’une croix.

Elle s’engageait du 15 mars au 15 novembre pour un salaire de cent francs versé en fin de contrat.

En cas de mauvaise fabrication elle était tenue de garder pour elle les fromages « rebutés » par le marchand.

Le comte Adolphe d’Angeville agronome reconnu admettait quelques années plus tard que les fruitières apportant une plus value, permettraient de mieux soigner le bétail, amélioreraient la race, ainsi  les vaches pourraient bientôt remplacer les bœufs comme bêtes de trait, il fallait donc développer cette méthode.

Songieu, puis Lompnes en 1828 tracèrent le chemin.

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Rémi Vuaillat et la fruitière de Lompnes

Les fromagers Francs-Comtois, migrèrent vers notre plateau apportant leur savoir faire. Ils avaient pour nom François Régis Dumouriez pour Hauteville et Burlet,à Cormaranche. Ils venaient du secteur de Trois Rivières dans le Jura: La Seille, Le Solnan et La Vallière

Les fruitières  furent vite très nombreuses, chaque hameau allait bientôt avoir la sienne et certaines communes en comptèrent trois ou quatre. Tous les producteurs adhérèrent. A Champdor il y en avait 130 y compris monsieur le curé et monsieur de Montillet propriétaire du château.

Et le déclin s’accéléra à partir des années 1950, cette année là on comptait 400 producteurs de lait sur le plateau, il n’en reste pas une dizaine aujourd’hui.

En ce temps là, deux hommes employés dans la fruitière, le fromager et son aide, pouvaient traiter annuellement 800.000 litres de lait et soigner 300 cochons dans la porcherie attenante.

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Fruitier à Lacoux

Les 300 cochons devinrent vite encombrants,  les odeurs gênant le voisinage et les bêtes se vendaient moins

La majorité des enfants de la montagne confrontés à la rudesse de la vie de leurs parents sont partis. La culture du maïs et l’ensilage ont bouleversé les méthodes d’élevage.

L’exemple de Retord est typique. Il y avait au siècle dernier plusieurs fermes où des paysans ont vécu, élevé leur famille et entretenu le secteur. Plus personne n’y réside aujourd’hui

Le métier de paysan était considéré comme un métier de liberté et d’indépendance.

De grands auteurs l’on souvent qualifié de plus beau métier du monde.

Ce beau métier, enfermé aujourd’hui dans un carcan administratif qui n’a que le mérite d’avoir été concocté à Bruxelles, est privé de toute initiative.

On a vite oublié que ce sont les paysans qui ont fait le pays, notre plateau en porte encore  les marques, et le paysage que leurs travaux ont réalisé au fil des temps n’est pas trop mal réussi.

Déjà  vidés de leurs commerces, de leur fruitière, et pour certains de leur école, on s’achemine vers une situation de hameaux dortoirs ou de village fantôme.

Paysan ou paysagiste ?

Aux derniers paysans de la montagne, on confiera la tache de tailler les haies, et peut être de protéger  les jonquilles ou les cyclamens, d’effaroucher les loups qui se risqueraient sur les sentiers touristiques. Quelques éleveurs de bestiaux à viande subsistent non sans produire un travail dont bien du monde pourrait être admiratif.

Ces jeunes résistent et ce n’est pas sans fournir un nombre d’heures quotidiennes qui dépassent largement les trente cinq heures hebdomadaires et les RTT. Non content d’être soutenus, ils subissent des tracasseries administratives qui en décourageraient plus d’un. Mais nos jeunes Bugistes sont des volontaires. Nous leur souhaitons toute la ténacité nécessaire pour ne pas jeter l’éponge !

L’administration devrait être là pour les encourager et non pas pour les « embouser ! » et  nous sommes polis.

 

Hardi ! les gars, vous êtes les derniers de nos « Mohicans » locaux !

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M G et LG

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