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LGUYHAUTEVILLE01
17 mars 2018

La flamme olympique à Hauteville il y a 50 ans

flamme olympique

Passage de la flamme olympique dans le Haut Bugey

 

Toutes les Ecoles de Ski de France se devaient de réceptionner la flamme olympique. Le C.O. J.O (Comité d' Organisation des Jeux Olympiques) organisa tout un périple à travers les massifs montagneux français. Louis Reydellet, maire du Grand Abergement, était professionnellement un de ses directeurs. Il décéda accidentellement dans le cadre de son travail en septembre 1967 à Grenoble, à l'âge de 46 ans. Le passage de la flamme olympique dans l'Ain fut organisé de telle sorte qu'elle passe impérativement chez lui .

Après avoir sillonné les Vosges puis le Jura, elle arriva aux Rousses le 28 décembre 1967. Des escales successives la conduisirent dans nos jolies crêtes bugistes. La voilà au Poizat, portée dignement par son ski club. Le Club Sportif du Haut Valromey, composé de Robert Gonguet, d'Henri Girod, d'André et Robert Bailly, la prit alors en charge. Ainsi elle traversa le massif montagneux, du lieu-dit « les Vouires » jusqu'à la grange Charpy via la ferme de la Sauge. Les membres du ski club des Plans d'Hotonnes l'accueillirent chaleureusement et la conduisirent au cimetière du Grand Abergement. Là, Bertrand, frère de Louis Reydellet, accompagné d'un représentant de la C.O.J.O et d'autres personnalités, observèrent trois minutes de silence et lui rendirent hommage.

Elle devait prendre ensuite la direction de Brénod. Mais Ruffieu, fier de son ski club, fit « des pieds et des mains » pour qu'elle fasse un crochet jusque chez lui. Le président à poigne obtint gain de cause. Mais il fallait faire vite ! De nuit, les membres du SC, postés dans la campagne à un kilomètre d'intervalle, amenèrent, en courant à travers prés, la flamme jusqu'à Ruffieu. Vers 20 heures, elle arriva sur la place noire de monde. Là, portée de mains en mains par les anciens skieurs du village, elle fit le tour du monument aux morts. Robert Furcy, Georges Midol, Bernard Metral et André Gonguet, à skis sur la banquette de neige, la conduisirent au Petit Abergement, accompagnés par un concert de klaxons. Qui aurait imaginé, à l'époque, que nos deux villages, voisins du Valromey, seraient le berceau de deux futures championnes de biathlon : Corinne Niogret et Sandrine Bailly ?

Les pompiers, en tenue de service, surveillèrent les opérations. La fanfare de Culoz anima joyeusement le fête qui se clôtura par une succulente fondue. En tenue de ski de fond, la flamme dans le dos, skiant toujours sur les banquettes de neige, Paul et Gilbert Niogret, Jean-Claude Grandclément, René Troccon, Michel Muret se relayèrent tous les kilomètres et traversèrent Jalinard. Roger Niogret, avec un gros quart d'heure d'avance, dut attendre au Col de la Cheminée, Claudius Pédémina, premier porteur de Brénod.

André Locatelli, Edmond Carrier et son frère Louis, Germain Carrier, Hubert Prévitalli, Jany Ghérardi et le benjamin de l'équipe, Jean-Paul Carrier, se relayèrent alors tous les kilomètres jusqu'à Brénod. Sur la place illuminée du village les nombreux « bergnolands » s'enflammèrent à la vue de la flamme. Les applaudissements crépitèrent de toutes parts. Mais elle ne fit que passer...

L la flamme olympique André Locatelli,Edmond Carrier, Jany Gherardi

André Locatelli, Edmond Carrier, Jany Ghérardi

Au bas de la route de Pisseloup, André Guichardon et d'autres skieurs prirent le relais et la conduisirent fièrement à Corcelles. Sur la place Fernand Martinand, en tenue de ski de fond et fier comme Artaban, prit la route de Champdor. Il fut escorté par les jeunes qui teaient chacun un flambeau. Ce fut alors Guy Lombard qui la réceptionna.

Le village voisin avait mis un point d'honneur à décorer la rue principale. De grands sapins couverts de guirlandes électriques furent difficilement plantés ici et là, dans un sol gelé. Ce furent quelques pompiers et footballeurs qui eurent le privilège de porter la flamme olympique jusqu'aux Allobroges. Branle-bas de combat à Hauteville, ville étape ! Elle déploya les grands moyens pour être à la hauteur de l'évènement. Un tremplin fut construit au lieu-dit « le Pontet ». Mais pas de neige ! Des camions en charrièrent de la Praille. Ainsi le concours de saut à skis put alors se dérouler comme prévu et anima sportivement la journée. Vers minuit la flamme arriva, portée en triomphe, acclamée, ovationnée, par une foule imposante, à la Salle des Fêtes d'Hauteville. Elle fut déposée dans une vasque et y brûla toute la nuit, veillée amoureusement par les membres du ski-club de Lompnès.

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Au matin du 29 décembre 1967, merveille ! Il neigeait à gros flocons ! Et cela, sans discontinuer quinze jours durant. Des grands, comme Bernard Argenti, André Emin, Pascale Lavina, Robert Maubet, Alfred Persico, Lucienne et Camille Seytier, Oreste Carrara, Maurice Carrier etd'autres encore... se relayèrent dans les différents quartiers, accompagnés par des jeunes sportifs de différents clubs.

L la flamme à Hauteville

Au centre de la photo Lugand, Emin, Persicot, Pesenti

Roger Pirès fut le premier porteur du matin.Tous les yeux étaient rivés sur lui : il allait disputer quatre compétitions de ski de fond à Grenoble (15 km, 30 km, 50 km et le relais 4 fois 10 km) et représenter les couleurs du Bugey

K Roger Pirès

Roger Pirès

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Pierre Bourquin

K Sylvie Micheli

 

Pascale Lavina

.. Au pont de la Violette, Benoît Carrara, directeur technique des épreuves de ski de fond à Grenoble, remit la flamme au premier porteur de Tenay.

Ainsi elle continua son périple à travers le Massif Central, les Pyrénées et enfin, traversa toutes les Alpes.

Le 6 février 1968, devant 65000 spectateurs réunis dans un stade olympique, 500 millions de téléspectateurs, Alain Calmat, patineur français, alluma la flamme olympique des Jeux Oypiques d'Hiver de Grenoble.

Le président de la République, Charles De Gaulle, ouvrit officiellement les Jeux. Léo Lacroix prononça le serment olympique. Pendant quinze jours, le monde entier eut les yeux braqués sur la capitale des Alpes et les stations alentours.

Formidable retour vers le passé ! 50 ans après, Jean-Claude Killy, triple médaillé d'or, avec ses victoires en slalom, géant et descente, accompagné de Marielle Goitschel, a rallumé symboliquement la vasque olympique de Chamrousse.

Maguy Havez-Massonnet

 

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