La fin d'un journal centenaire, qui prendrait le relais?
L’ECHO DU PLATEAU : EST-CE VRAIMENT LA FIN ?
L’écho du plateau est issu de plusieurs branches ancestrales.
Nous savons cependant que le premier document d’information auprès des populations locales a été édité par la paroisse de Corcelles sous le titre « ECHO DE L’EGLISE » Le rédacteur en chef en était le curé du lieu Louis AGELOU.
Le premier numéro manuscrit et ronéotypé parut en septembre 1921.
Il reprenait les nouvelles essentiellement ecclésiales : par exemple, le carnet de catéchisme avec les notes des petits chrétiens locaux, la relation de la fête de la Toussaint où notre curé note que « l’église de Corcelles était trop petite pour contenir la foule et où la tribune craquait sous le poids inaccoutumé d’hommes très nombreux »
Parfois une teinte d’humour colore les articles très « catéchisme » de Monsieur Le Curé Agelou : nous trouvons des petits concours de mots sautés, des rébus, des devinettes, des histoires drôles….
Mais nous découvrons aussi des thèmes de réflexion que l’an 2001 ne désavouerait pas ainsi : « ramadan et carême » « augmentation du tabac et des timbres » etc.…
Ce périodique durera jusqu’en 1925.
L’ECHO PAROISSIAL DE CORMARANCHE
En mars 1926, « L’ECHO PAROISSIAL DE CORMARANCHE-EN- BUGEY » est lancé ; C’est un petit format imprimé avec la première page couleur. Cette première page couleur disparaîtra après 1939, les restrictions de papier obligeront à plus de modestie. Le périodique mensuel est dirigé par le Père Mayet entre autres.
Plus intellectuel que le précédent, nous pouvons lire des textes d’auteurs nationaux écrivains (Lacordaire, Claudel, Aicard, Verhaeren). Ce document reprend probablement les écrits d’autres bulletins paroissiaux édités alors sur le territoire français ; Seul, un petit feuillet reprend les nouvelles locales : baptêmes, mariages et funérailles. Ce mensuel existera jusqu’en 1956.
Là aussi, nous pouvons extraire de l’écho de mars 1926, le début d’un texte qui ne manque pas d’actualité intitulé « CASSE COU » « Les crimes de sang se multiplient d’une manière effrayante. Ce qui est plus effrayant encore, c’est la jeunesse d’un grand nombre de criminels. D’où vient donc que des jeunes gens tuent comme ils boiraient un verre de vin sur le comptoir ? …. » A méditer.
L’ECHO PAROISSIAL D’ARANC
En 1934, la paroisse d’Aranc crée, elle aussi, son bulletin paroissial au titre très poétique de « LA MANDORNE MURMURE » du nom de la petite rivière traversant Aranc. La première page du document est toujours agrémentée d’une gravure religieuse à l’eau-forte et précise bien que ce livret est celui des paroisses d’Aranc, Corlier, Nivollet et Montgriffon.
Nous notons qu’en août 1936 CORLIER disparaît de la manchette, est-ce un oubli ou une volonté déterminée, nous l’ignorons. En 1940, la couverture évoluera vers plus de rigueur –restrictions obligent- Il semblerait que le bulletin paroissial fut fondé par Georges CLERC Curé des paroisses mentionnées ci-dessus. Il ne comporte que peu de nouvelles locales, il s’ouvre par un mot du pasteur à ses ouailles et reprend des textes de vie de Saints et d’autres récits exaltant les vertus à pratiquer- Justice, Charité, Piété-…Au début de la guerre de 39/40, le document était tapé à la machine et non imprimé mais ronéotypé. Les années 1943 accueillerent dans le bulletin l’excellente histoire d’Aranc par Louis Jasseron. Que relevons-nous dans ce mensuel qui pourrait avoir un parfum d’actualité ? Peut-être la rémunération de la femme au foyer traité dans le numéro d’août 1934. La conclusion était la suivante : « une femme gagne plus de 4000F par an si elle s’occupe de son intérieur ! » par rapport bien sûr à une autre femme qui travaillerait à l’extérieur. La Mandorne cessa de murmurer en juillet 1953.
L’ECHO PAROISSIAL DE BRENOD :
En janvier 1932, Brénod entre à son tour dans l’édition d’un bulletin paroissial qui prendra le titre si significatif de « CHEZ NOUS A BRENOD » dirigé par l’Abbé AGELOU devenu curé de la paroisse. Très peu différent des autres documents paroissiaux du Plateau, nous pouvons cependant remarquer l’arrivée de la publicité dans les colonnes de ce nouveau Bulletin. Bien sûr, il existe les pavés pub de la MUSCULINE DU Dr GUICHON de la Trappe des Dombes, LA JOUVENCE DE L’ABBE SOURY mais aussi de la Société VIANDOX, de LA BELLE JARDINIERE de PARIS, de la SOCIETE GENERALE DE BANQUE ce qui prouve que Monsieur le curé avait des « relations »
Les nouvelles du pays sont plus nombreuses, nous apprenons qu’il existe des tournées de théâtre, du cinéma ambulant par le « STELLOR » de Tenay, puis par l’entreprise Michel d’Hauteville. La vie locale est plus abondamment décrite.
Quel rapport trouvons-nous avec l’époque actuelle ? Peut-être plusieurs articles concernant les touristes fréquentant un camping situé alors au lieudit LE MOLLARD. Ce sont probablement les débuts d’une politique de tourisme vert si apprécié de nos jours.
Ce bulletin paroissial vivra jusqu’en 1945 le dernier exemplaire de mars 1945 portera comme titre « NOTRE CLOCHER » laissant augurer de la future appellation : « La voix de nos clochers
LA VOIX DE NOS CLOCHERS :
« LA VOIX DE NOS CLOCHERS » sous-titré ECHO PAROISSIAL vit le jour en décembre 1954.
23 clochers des 2 cantons d’Hauteville et de Brénod décoraient la page de couverture.
La rédaction était assurée par l’abbé Agelou Curé de Brénod, la trésorerie par le Curé de Corcelles. Georges Renand alors curé d’Hauteville avait le désir de fonder un journal paroissial, après consultation de son conseil, il demanda au Curé de Brénod de faire un journal commun. C’est ainsi que naquit « LA VOIX DE NOS CLOCHERS » Les nombreuses nouvelles émanant des 23 villages ou hameaux concernés remplirent aisément les colonnes du nouveau bulletin. Beaucoup moins d’articles généraux, beaucoup plus de nouvelles locales. Ce bulletin cessa en décembre 1962. Il est à noter cependant que le numéro d’octobre 1960 (il y a 41 ans) traitait des jeux olympiques de ROME. A cette occasion le Bon Pape Jean XXIII dans son homélie place saint Pierre encourageait le sport certes mais dénonçait « ceux qui dégradaient la noblesse des compétitions par la fraude d’une victoire obtenue non pas par les forces saines d’un organisme, mais par le stimulant artificiel ».
Cher Pape Jean nous avons fait bien pire depuis…Agissiez-vous déjà en saint prophète ?
L’ECHO DU PLATEAU
En février 1963 naît votre « ECHO DU PLATEAU », la refonte des doyennés (secteurs religieux) d’Hauteville et de Brénod prive le nouvel écho de la lecture des populations paroissiales de la Combe du Val rattachées au doyenné de Nantua et des populations des paroisses du Valromey rattachées au doyenné de Champagne. Brénod, Corcelles et Champdor restent attachés au doyenné d’Hauteville.
C’est ainsi qu’est né l’ « ECHO DU PLATEAU ». Les premiers numéros en « rouge et noir » reprenaient des nouvelles nationales largement diffusées dans les autres revues et journaux de l’époque, ces nouvelles n’apportaient aucune originalité aux premiers numéros. Quatre pages sur vingt étaient consacrées aux nouvelles locales limitées aux carnets dits de famille….
Comme vous avez pu le constater, votre journal a beaucoup évolué sur le plan technique bien sûr, vous trouvez une première page couleur comme dans les grands « NEWS », davantage de photos de bonne qualité, davantage d’articles de la vie de ce GRAND VAL D’HAUTEVILLE BRENOD comme se plaisait à l’appeler Henri Genevrey ancien curé d’Hauteville.
Une équipe d’amateurs « journalistes » essayent de diversifier au mieux les articles de façon à intéresser le plus de monde possible. Le rédacteur en chef Pierre Paul STRUYE mène a dirigé cette équipe comme un véritable chef d’Orchestre. A la baguette vous demandez-vous ? Non, simplement pour susciter chez tous ces « écrivains du dimanche » une véritable harmonie.
A son décès, louis Guy a supervisé la rédaction jusqu’à ce jour.
Aussi, c’est avec inquiétude que nous finalisons le numéro 464 de « L’ECHO DU PLATEAU »
Qui reprendra le relais pour le faire perdurer ?…..Sinon 2020 verra sa fin après 100 ans de présence active.
Le voilier « ECHO DU PLATEAU » qui voguait allègrement devra-t-il s’échouer faute de capitaine à la barre ?
Epilogue : Qui prendra le relais ?
Nous avions fêté en grandes pompes le numéro 300 paru en Novembre 2001…C'est-à-dire il y a 20 ans. Et nous en sommes au numéro 465.
Nous avons tous pris de l’âge…et la vieillesse et les ennuis de santé nous obligent à passer le relais …Mais à qui Seigneur ?
Il existe sur le Plateau des jeunes quadras ou quinquas bien plus doués que nous le sommes en informatique qui pourraient relever le défi.
Le travail que nous faisions consistait à rassembler les articles des correspondants, d’en créer quelques uns, de tenir au courant la population non seulement des nouvelles paroissiales mais aussi l’informer du mieux que nous le pouvions de la vie civile de nos cités.
Quand nous regardons la collection de tous les journaux reliés depuis leurs créations, nous constatons que c’est l’histoire de notre plateau qui défile d’années en années depuis près de 100 ans.
Cette collection pourrait être versée aux Archives de l’Ain, tellement elle est intéressante non seulement pour notre secteur mais aussi pour l’histoire de notre département, voir de notre région.
Une pensée pour Louis Poilâne, Pierre-Paul Struye, Maurice Nicolot, Marius Guy qui ont œuvré longtemps
pour que ce Journal existe.
Et un merci particulier pour tous ceux et celles qui nous ont communiqué au fil des ans de nombreux articles et qui nous ont transmis des clichés.