Le Pot au feu de l'Avent
Pourquoi le pot au feu de l’Avent ?
Autrefois, au début du 19 ème siècle, dans nos régions de moyenne montagne ,la lointaine tradition voulait qu’au cours des 4 semaines de décembre , mois de l’Avent, on devait préparer la venue de Jésus, évènement heureux et exceptionnel.
Dans les chaumières locales qui étaient toutes architecturées de la même façon, on trouvait la cuisine - pièce principale de vie - adossée le plus souvent à l’étable, ou porcs,volailles, quelques bovins et ânes éventuellement, se plaisaient à recevoir pitance et à donner chaleur aux habitants.
Le 25 Décembre approchant, le devoir du paysan était de nettoyer et de préparer avec soin la crèche pour accueillir le célèbre nouveau-né. La coutume traditionnelle et incontournable, nous précise l’écrit du Père Voitout, dans l’ancien ouvrage « Vie et traditions dans le Haut Bugey » voulait que les hôtes de ces lieux laissent place afin que tout soit prêt pour la Sainte Nuit.
Pour ce faire, on sacrifiait donc en partie, souvent avec regret, le peu de bétail existant. Celui-ci était bien évidemment transformé, car chez ces modestes gens rien n’était perdu, tout était soigneusement découpé, préparé et conservé. En ce début d’hiver, : conserves appétissantes , pâtés persillés , terrines dorées et volumineux bouillis mis au sel, garnissaient les vastes rayons en planche de sapin de la cave voûtée . Souvent , l’âne toujours pour la bonne cause lui aussi, devenait saucisson, reconnu comme le meilleur de la charcuterie villageoise .
Cette vieille et ancestrale tradition ne pouvait que déboucher par obligation et nécessité, au fameux pot au feu fumant et humant où la matière ne manquait pas . Paleron, Jarret, plat de côtes, queue de bœuf et flanchet avoisinaient les dodus légumes du jardin qui lui aussi arrivait au terme de son cycle.
Carottes savoureuses, poireaux verdoyants, choux plantureux s’entremêlaient avec les traditionnelles pommes de terre et oignons fondants sans omettre…….. le fameux navet croquant.
Voilà comment la mémoire du Sauveur nous a contraints à cette bien agréable et odorante commémoration que l’on se doit, entre gens de perpétuer en respectant les vrais fondements de cette inénarrable et invraisemblable tartarinade.
Bon appétit à tous !