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LGUYHAUTEVILLE01
28 novembre 2014

Le septième art à Hauteville-Lompnes

Quand Hauteville fait son cinéma !

 

Naissance du cinéma hautevillois

I a Entrée du Novelty

 

Nous n’ignorons pas que le cinéma fit ses premiers pas à Hauteville dans le sanatorium Mangini.

Fondé dès 1895, l’œuvre du docteur Frédéric Dumarest était terminée en 1900.

DSC04381

 

Auguste Lumière, souscripteur de l’œuvre Lyonnaise des Tuberculeux qui finançait la construction de Mangini, faisait partie du premier conseil d’administration Le lien existant entre MANGINI et Les Frères LUMIERE était là, et l’on peut imaginer sans crainte de se tromper que ces généreux souscripteurs n’hésitèrent pas à faire profiter les malades du sanatorium de leur prodigieuse invention pour les divertir.

Les inventeurs du septième art firent don de l’ancêtre des projecteurs et de nombreux films qui duraient quelques minutes pour agrémenter la vie des malades.

 

 

 Deux films inédits des frères Lumière furent découverts dans les greniers de Mangini : découverte merveilleuse pour l’histoire des débuts du cinéma dont se préoccupe quotidiennement le Musée des frères LUMIERE à LYON.

 

Puis pour le bonheur de la population, un cinéma itinérant projeta assez rarement des films muets dans les cafés locaux.

Les débuts du Novelty

 

Quand fut donc crée « le NOVELTY » ?, nous ignorons la date exacte, nous la situerions dans les années 1920/1930. Une famille originaire de Tenay, les MICHEL, prit l’initiative d’ouvrir une salle de cinéma dans les locaux de la mairie d’Hauteville au rez-de-chaussée. Après leur retraite, les sœurs Michel vendirent le fond à Monsieur Pingeon. Pourquoi cette appellation ? Ce nom faisait très américain, n’avions nous pas droit à Hauteville au Splendid’Hôtel ou au Modern Hôtel etc.…

 

Comment peut-on imaginer alors l’engouement provoqué par le cinématographe, ce nouvel art, qui enthousiasmait les foules…

Très vite, la population du plateau d’Hauteville se passionna pour le cinéma. Les spectateurs se déplaçaient de loin pour venir voir un film. L’âge d’or du Novelty se situe des années 1930 à 1950. On louait sa place comme dans les grands théâtres parisiens, chaque ticket était numéroté et les ouvreuses vous accompagnaient jusqu’à votre siège.

Cette salle du Novelty correspondait aux besoins divers de la population de cinéma, elle pouvait se transformer en ciné-club mais aussi en théâtre, music-hall, salle de bal, ou de banquet…..Cette transformation s’effectuait selon les besoins : le parquet incliné était démonté pour les bals et banquets et remis en place pour le cinéma et le théâtre.

Dans les années 1930 à 1940, on projetait les films presque exclusivement français, parfois en plusieurs époques (épisodes) la clientèle était ainsi conservée pour plusieurs dimanches.

Il existait deux programmations de films par semaine le jeudi avec deux séances, et le week- end avec 3 séances. Un grand film tournait du jeudi au dimanche soir…ainsi en 1947 « La symphonie pastorale » avec Michèle Morgan et Pierre Blanchard primé au festival de Cannes qui ressuscitait en période d’après guerre, fut projeté cinq fois à guichet fermé.

Après la guerre arriva le technicolor,  l’engouement était total,. le Novelty affichait complet à chaque séance, les propriétaires rajoutant même des chaises dans les allées.

Les Compagnons de la Chanson alors à leurs débuts avec Edith Piaf firent quelques uns de leurs premiers pas dans cette salle. Plusieurs compagnies théâtrales alors renommées interprétèrent leurs pièces au Novelty.

Des stars se soignaient à Hauteville

Quelques années plus tard, on vit arriver à Hauteville  quelques gens de cinéma atteints de tuberculose. Georges GREY qui tourna avec Marcel Pagnol « LA FILLE DU PUISATIER » en compagnie de RAIMU et de FERNANDEL en 1940.

 

 

Par contre Gaston MODOT, star du muet et du début du parlant, avait quand il arriva à HAUTEVILLE  une très belle carrière. Il tourna avec les plus grands réalisateurs GANCE, PABST, CLAIR, BUNUEL, Jean RENOIR, Marcel CARNE, Jacques BECKER, et même dans « LES AMANTS » de Louis MALLE. Il vécut à HAUTEVILLE  quelques années, fonda un ciné-club. GREY et MODOT étaient pensionnaires du MODERN HOTEL.

Ce dernier garda des relations sur Hauteville  où il revenait de temps en temps. Je me souviens encore l’avoir vu mimer vers les années 1955 dans une cour de ferme du hameau de Mélogne le film de Stanley DONEN « CHANTONS SOUS LA PLUIE ! » qui relate les débuts du cinéma parlant à HOLLYWOOD ! Salopette orange, chemise à carreaux, casquette sur le coin de l’œil, la démonstration était éblouissante… C’était un bon souvenir…

img253 Gaston Modot en Mélogne

 

 Michel ACHARD  fit avec Gaston MODOT un duo de clowns (le clown blanc et son auguste). Ce duo était particulièrement brillant. Dans le spectacle, MODOT devait botter les fesses d’Auguste…

Il paraît que le coup fut particulièrement brutal.

Je suppose que le jeune Michel Achard devait lui voler la vedette.

Vous savez dans ce monde terrible qu’est le cinéma, on se venge comme on peut !

img261Michel Achard et Gaston Modot

                                                 

Les fous de cinéma, prenaient leurs places à l’année…

Le vieux Novelty s’est équipé en numérique sous la direction de Christophe Jaillet, ce qui en a fait un des meilleurs cinémas de la région.

DSC05418 Christophe Jaillet et l'ancêtre des appareils de projection du Novelty

Sous son impulsion, le Novelty est devenu un cinéma que pourrait nous envier bien des cités de notre importance : salle rénovée, 172 places plus 5 places pour handicapés, un matériel du dernier cri. Finies les projecteurs à arcs, les lourdes bobines de pellicules 35m/m, le Novelty bénéficie du cinéma numérique de dernière génération sur disque dur, ce qui donne à l’image une qualité exceptionnelle. La 3 D, a fait son apparition, avec les lunettes actives à cristaux liquides : le must de la nouveauté.

La programmation est totalement comparable aux grands complexes des villes. A la fin décembre, le cinéma change d’exploitant. Nous souhaitons que le vieil octogénaire qu’est le Novelty continuera à fonctionner et ne souffrira pas d’un « Clap de Fin » !

                                                                                                         

 

 

 

 

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