Le dernier moine de l'abbaye de Saint Sulpice
"Le premier vendémiaire an 10 de la république française a été établi l'acte de décès de Michel Crochon ex religieux du ci-devant Abbaye de Saint Sulpice au Département de l'Ain le premier vendémiaire an 10 de la République française à une heure du matin, âgé de soixante et dix ans né à Annecy, département du Mont Blanc n'ayant pu lécouvrir le moindre père par faute de son acte de naissance que nous n'avons pas.........
Sur la réquisition à moi faite par Jean Joseph Sublet et par le citoyen Jean Baptiste Charles d'Angeville, propriétaires à Lompnes, département et arrondissement susdit;
Ledit Michel Crochon décèdé dans sa maison en présence des Tronchon âgé de vingt cinq ans cultivateur et de Laurent Hugon âgé de quarante trois ans tous deux domiciliés au dit Lompnes lesquels ont signé avec ledit citoyen d'Angeville
Constaté par moi Hugues Joseph Guy adjoint au maire de la commune de Lompnes faisant fonction d'officier Public de l'état civil au jour, mois et au lieudit."
J'aime à penser qu'il ne s'agit pas de Dom Crochon qui cuisinait à Saint Sulpice les bécasses comme personne:
Le vénérable Dom Crochon, chasseur Le passionné,
mort en odeur de gourmandise, remplissait les
fonctions de cellerier à l’abbaye de Saint-Sulpice,
dans la vicomté de Lompnes, quand, en 1782,
Brillat-Savarin vint au couvent célébrer la fêle de
saint Bernard; c’était ce moine dont le visage était
quadrangulaire et le nez en obélisque. Dom Cro-
chon a formulé ce proverbe répandu en Bugey :
« On fait toujours plaisir aux gens en venant les
voir; si ce n’est pas en entrant, c'est en sortant. »