HIER…L’EPICERIE.
De nos jours et vu les circonstances, les files d'acheteteurs s'agglutinent aux portes des supermarchés, un petit regard dans le rétro prouvent que l'on a connu de bien pires journées.
une épicerie de village, ici Cormaranche
nous avons connu les cartes d'alimentation, les cartes pour les décades de tabac
HIER…L’EPICERIE.
Ce n’était pas un hypermarché, pas un supermarché, pas même une supérette, mais un tout petit local baptisé boutique ou épicerie.
Il y en avait une ou deux par village et elles étaient capables de subvenir à tous nos besoins, il suffisait de pousser la porte pour être accueilli comme un ami. L’épicière avait tellement de choses à nous dire.
Avec la fruitière, le magasin était le carrefour des informations locales : en écoutant les dernières nouvelles, on pouvait inspecter les rayons où voisinaient toutes les denrées nécessaires, moins joliment présentées qu’aujourd’hui mais combien plus goûteuses et plus naturelles…
Toujours aussi volubile, notre marchande se faisait un plaisir de peser sur sa Roberval à poids le produit demandé.
Avec une petite « copette », elle équilibrait à la demande (une livre, un kilo, deux kilos) dans des sacs de papier indéchirable.
Le café s’achetait en grain bien sûr et vert, on aurait tout le temps de le torréfier dans le grilloir au fond du jardin.
On trouvait de tout dans cette épicerie, tout et même plus : le pétrole en prévision de la prochaine panne d’électricité, les aiguilles, la laine, les assiettes et les bols, les clous pour ferrer les galoches, les bonbons au miel contre la toux, les ingrédients pour saler le cochon, la farine de lin pour les cataplasmes, un vrai drugstore du Far West.
Je revois encore ce sac de billes multicolores, il y en avait peut-être 50 kilos, il fixait toutes mes envies et comme je n’étais pas très adroit, j’étais souvent démuni et l’inflation n’ayant pas encore sonné le glas des tirelires, j’étais un fidèle client.
Et puis il y avait l’épicier itinérant, chez nous c’était à l’enseigne « Les Planteurs de Caïfa ». Il représentait avant l’heure nos centrales d’achat actuelles : un cheval, une charrette avec une énorme caisse en bois (non réfrigérée), il allait de village en village, de ferme en ferme, proposant sa marchandise ou prenant commande pour la semaine suivante.
marchande de primeurs
On essaye aujourd’hui de copier ce mode de distribution par le canal d’Internet : on appelle déjà cela les cyber-magasins. Cela sera parfait quand les « Cyber » apporteront à leurs clients la chaude ambiance de la boutique, la plus-value des contacts humains et le sourire de l’épicière.
Marius GUY
Patience les amis, on retrouvera le bon temps!